Les levures isolées en milieu de réanimation : typologie et profil de résistance - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
Les levures du genre Candida (C) sont des microorganismes commensaux, endogènes ou exogènes, dont le pouvoir pathogène ne s’exprime qu’en présence de facteurs favorisants, locaux ou généraux.
Les unités de soins intensifs (USI) réunissent toutes les conditions favorables pour que ces champignons commensaux se transforment en de redoutables pathogènes, ce qui explique l’émergence des candidoses invasives en milieu de réanimation.
L’objectif de ce travail a été d’étudier la typologie des levures isolées chez les patients hospitalisés en USI et de préciser le profil phénotypique de leur résistance aux antifongiques.
Méthodes |
Notre étude a été transversale descriptive menée sur une période de 12 mois (01/01–31/12/16) colligeant tous les prélèvements mycologiques adressés au laboratoire de mycologie de l’hôpital Charles-Nicolle et réalisés chez des patients hospitalisés dans diverses USI. Le diagnostic mycologique s’est déroulé en 4 étapes : prélèvement, examen direct, culture et identification. L’étude de la sensibilité aux antifongiques a été réalisée en cas de :
– candidose systémique ;
– candidose muqueuse résistante ou récidivante malgré un traitement bien conduit ;
– immunodépression ;
– colonisation candidosique chez des patients à haut risque fongique invasif.
Résultats |
Au cours de la période d’étude, 134 prélèvements ont été colligés dont 95 positifs soit 70,8 % et qui ont été réalisés chez 48 patients.
La majorité des prélèvements (62 %) ont été effectués dans le cadre de la recherche d’une colonisation candidosique. La sphère ORL (48 %) et le rectum (20 %) ont été les sites les plus colonisés. C. albicans et C. glabrata ont été les espèces majoritaires au niveau buccal et rectal. Par contre, C. parapsilosis a été identifiée essentiellement au niveau de sites cutanés (axillaire, inguinal…).
Une candidémie a été diagnostiquée chez 14 patients. C. albicans était retrouvée dans 53 % des cas. Les espèces non albicans étaient essentiellement C. tropicalis (17 % de la totalité des souches identifiées), C. parapsilosis (12 %) et C. glabrata (12 %).
Une candidurie a été diagnostiquée chez 12 patients. C. parapsilosis (identifiée dans 5 cas) et C. albicans (4 cas) ont été les espèces majoritaires.
Concernant le fluconazole, nous avons noté une résistance pour :
– 2 souches C. albicans parmi 25 testées 2 souches de C. glabrata parmi 13 testées 1 souche de C. tropicalis parmi 10 testées 1 souche de C. paraspsilosis parmi 8 testées.
Pour l’amphotéricine B, une résistance a été notée pour 4 souches de C. tropicalis et pour 2 souches de chacune des espèces suivantes : C. albicans, C. glabrata et C. parapsilosis.
Une résistance au voriconazole et à la caspofungine a été retrouvée pour une souche de C. albicans.
Conclusion |
Les candidoses sont de plus en plus fréquentes dans les USI. Il est important que chaque centre connaisse son épidémiologie locale par un suivi prospectif des cas de candidose.
Une surveillance des profils de sensibilité des souches isolées est nécessaire afin de guider au mieux la prise en charge des patients.
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Vol 27 - N° 3
P. e25-e26 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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